SÉRIE (3/20) : LE PARIS DES FAITS DIVERS

Le coup du parapluie

 

 

76, RUE QUINCAMPOIX (III e ARRONDISSEMENT). Le 5 octobre 1901, « les Travailleurs de la nuit », dirigés par Marius Jacob, cambriolent le bijoutier Bourdin, à partir de l'appartement loué juste au-dessus.

(...) Les trois hommes percent un trou dans le parquet, y glissent un parapluie qu'ils ouvrent. L'ouverture peut ensuite être élargie, sans que la chute de gravats ne les trahisse. (...) Le coffre livre 7 kilos d'or, des bijoux, des titres négociables et 8 000 francs en espèces. (...) Marius Jacob, anarchiste né à Marseille en 1879, pratique la « reprise individuelle » chez ceux qu'il estime être des « parasites sociaux » : prêtres, militaires, juges, huissiers, etc. (...) On lui attribue une centaine de larcins en cinq ans, évalués à 5 millions de francs. Condamné à la perpétuité, Jacob est déporté sur l'île du Diable où il croupit jusqu'en 1925. (...) Lorsque Franco se mutine contre le gouvernement espagnol, Jacob le non-violent s'engage dans les Brigades internationales. Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la Résistance. Refusant la déchéance de la vieillesse, il se suicide en 1953, alors que Jules Dassin tourne une reconstitution quasi documentaire du coup du parapluie, dans son film Du rififi chez les hommes .

Le Parisien , lundi 09 août 2004