SÉRIE (1/20) : LE PARIS DES FAITS DIVERS
La
psychose du pique-fesses
PLACE
DU PALAIS-ROYAL (Ier ). Fin 1818, un inconnu pique le fessier de plusieurs femmes, sous la voûte
des galeries.
La préfecture
déclare le 3 décembre : « Un particulier dont on n'a pu se procurer le
signalement que d'une manière imparfaite se fait, depuis quelque temps, un
plaisir cruel de piquer d'une canne ou d'un parapluie les jeunes personnes de
15 à 20 ans que le hasard lui fait rencontrer dans les rues... » Dans la
panique, un pharmacien de l'île Saint-Louis diffuse un baume antipiqûres tandis
qu'un armurier commercialise des « protège-fesses » en métal. Quant aux
chanteurs des rues, ils vantent les exploits du « joli piqueur ». La police
utilise des prostituées comme appâts et arrête en flagrant délit un dénommé
Auguste-Marie Bizeul qui sera condamné en février 1820 à cinq ans de prison et
à 500 F d'amende. Mais les agressions continuent jusqu'en 1821. Deux siècles
auparavant, en 1612, plusieurs femmes avaient subi les assauts d'un maniaque
surnommé le Tasteur, tandis qu'un autre, le Moine bourru, les bousculait
violemment dans la rue.
Le Parisien , vendredi 06 août 2004