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8657DRAPEAU FRANCAIS |
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Emblème national de la Vème
République, le drapeau tricolore est né de la réunion, sous la Révolution
française, des couleurs du roi (blanc) et de la ville de Paris (bleu et rouge).
Aujourd’hui, le drapeau tricolore flotte sur tous les bâtiments publics ; il
est déployé dans la plupart des cérémonies officielles, qu’elles soient civiles
ou militaires.
L’histoire du drapeau
L’origine des trois couleurs
Les rois de France ont porté séparément les trois
couleurs de notre drapeau national, le bleu, le blanc et le rouge.
En effet, le bleu est la couleur du manteau de Saint
Martin, riche et généreux gallo-romain ; elle aurait été adoptée pour cette
raison par les rois mérovingiens et carolingiens. une bannière bleue
flottait, en effet, pour le couronnement de Charlemagne et, de Clovis à
Charles X, le manteau royal paré de fleurs de lys d'or était de couleur bleu
azur. |
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Sous la Révolution
Mais c’est pendant la Révolution française que le
drapeau français réunissant ces trois couleurs a été créé. Elles sont d’abord
réunies sous la forme d’une cocarde. En juillet 1789, peu avant la prise de la
Bastille, une grande agitation règne à Paris. Une milice se constitue ; elle
porte un signe distinctif, une cocarde bicolore composée des antiques couleurs
de Paris et de la garde municipale parisienne , le bleu et le rouge. Le 17
juillet, Louis XVI se rend à Paris pour reconnaître la nouvelle Garde
Nationale. Il arbore la cocarde bleue et rouge à laquelle il semble que
Lafayette, commandant de la Garde, ait ajouté le blanc royal. Dans la gazette de
Leyde, du 24 juillet, il est écrit : " M. Bailly a présenté à Sa
Majesté la cocarde royale et bourgeoise, réunissant les couleurs bleu, blanche
et rose : le Roi a permis qu'on la mît sur son chapeau et l'a montrée au
peuple."
La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794) fait du drapeau tricolore le
pavillon national, en précisant, sur les recommandations du peintre David, que
le bleu devait être attaché à la hampe.
Pendant longtemps, la disposition des trois couleurs sur le drapeau n’a pas été
fixée.
Depuis une décision de Napoléon Bonaparte (1812), le drapeau tricolore est
composé de trois bandes verticales de même largeur et le mât est toujours placé
du côté de la bande bleue.
Un drapeau contesté
Le XIXème siècle voit s’affronter le blanc des
royalistes légitimistes et les trois couleurs héritées de la Révolution. Le
drapeau blanc est remis à l’honneur sous la Restauration mais Louis-Philippe
reprend le drapeau tricolore et le fait surmonter du coq gaulois.
Lors de la Révolution de 1848, si le drapeau tricolore est adopté par le
gouvernement provisoire, c’est le drapeau rouge qui est brandi par le peuple
sur les barricades en signe de révolte.
Sous la IIIème République, un consensus s’établit progressivement autour des
trois couleurs. A partir de 1880, la remise des drapeaux aux armées lors de la
fête du 14 juillet est un grand moment d’exaltation du sentiment patriotique.
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Scène de Juillet 1830, dit aussi Les Drapeaux. Léon COGNIET Si le comte de Chambord, prétendant au trône de France, |
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Aujourd’hui, le drapeau
français est visible sur les bâtiments publics. Il est déployé lors des
commémorations nationales et les honneurs lui sont rendus selon un cérémonial
très précis. Lorsque le Président de la République s’exprime publiquement, le
drapeau français est souvent placé derrière lui. En fonction des circonstances, |
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on trouve aussi le drapeau
européen ou le drapeau d’un autre pays. |
Anecdotes historique sur les 3
couleurs
- A propos des funérailles d'Henri IV, Favyn
décrit en 1620
"la cornette des couleurs et livrées de Sa majesté très chrétiennes,
Orengé, Blanc et Bleu "
- Dans L'Etat de la France 1718 par L. Trabouillet, Chapelain du Roy
(1718), le bleu-blanc-rouge représentent les couleurs du roi :
" Le colonel du Régiment de Gardes Françoises, le colonel général des
Suisses, mettent six drapeaux des couleurs du Roy blanc, incarnat et bleu,
passez en sautoir derrière l'écu de leurs armes. "
- Le Traité des marques nationales (1739), de Beneton de Morange , disserte sur
les couleurs qui composent la livrée du roi.
" J'ai montré que ces trois couleurs ont été successivement celles qui
ont désigné les Français : savoir le bleu, sous les deux premières races de nos
rois; le rouge, sous la troisième jusqu'à Charles VI, et le blanc, depuis
Charles VII jusqu'à présent ; ainsi pour composer une livrée pour nos rois qui
fut capable d'indiquer l'ancienneté de la monarchie, on n'a eu qu'à rassembler
les couleurs qui, en différents temps, l'ont désignée".
Sources :
- Présidence > site du Président de la République.
- Gouvernement > site du premier ministre.
- Pierre Gay > site personnel.
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La
défense du drapeau |
- Documents -
Quel drapeau pour la République ?
Il calma d’abord ce peuple par un
hymne de paroles sur la victoire si soudaine, si complète, si inespérée même
des républicains les plus ambitieux de liberté, il prit Dieu et les hommes à
témoin de l’admirable modération et de la religieuse humanité que la masse de
ce peuple avait montrée jusque dans le combat et dans le triomphe, il fit
ressortir cet instinct sublime qui avait jeté la veille ce peuple encore armé,
mais déjà obéissant et discipliné entre les bras de quelques hommes voués à la
calomnie à l’épuisement et à la mort pour le salut de tous (...) « - Voilà
ce qu’a vu le soleil d’hier citoyens ! », continua Lamartine.
« Et que verrait le soleil aujourd’hui ? - II verrait un autre peuple
d’autant plus furieux qu’il a moins d’ennemis à combattre, se défier des mêmes
hommes qu’il a élevés hier au-dessus de lui ; les contraindre dans leur
liberté, les avilir dans leur dignité, les méconnaître dans leur autorité qui
n’est que la vôtre ; substituer une révolution de vengeances et de
supplices à une révolution d’unanimité et de fraternité ; et commander à
son gouvernement d’arborer en signe de concorde, l’étendard de combat à mort,
entre les citoyens d’une même patrie ! Ce drapeau rouge qu’on a pu élever
quelquefois quand le sang coulait comme un épouvantail contre des ennemis qu’on
doit abattre aussitôt après le combat en signification de réconciliation et de
paix ! (...) Voulez-vous donc que le drapeau de votre république soit plus
menaçant et plus sinistre que celui d’une ville bombardée ? »
« Non, non, s’écrièrent quelques-uns des spectateurs Lamartine a raison
mes amis ne gardons-pas ce drapeau d’effroi pour les citoyens ! - Si, si,
s’écriaient les autres « c’est le nôtre. c’est celui du peuple, c’est
celui avec lequel nous avons vaincu, pourquoi donc ne garderions-nous pas après
la victoire le signe que nous avons teint de notre sang ? »
« Citoyens », reprit Lamartine après avoir combattu par toutes les
raisons les plus frappantes pour l’imagination du peuple le changement de
drapeau et comme se repliant sur sa conscience personnelle pour dernière
raison, intimidant ainsi le peuple qui l’aimait par la menace de sa
retraite : « Citoyens vous pouvez faire violence au gouvernement.
Vous pouvez lui commander de changer le drapeau de la nation et le nom de la
France. Si vous êtes assez mal inspirés et assez obstinés dans votre erreur
pour lui imposer une république de parti et un pavillon de terreur. Le
gouvernement je le sais est aussi décidé que moi-même à mourir plutôt que de se
déshonorer en vous obéissant, quant à moi jamais ma main ne signera ce
décret ! Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous
devriez le répudier plus que moi ! car le drapeau rouge que vous nous
rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars traîné dans le sang du
peuple en 91 et en 93, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le
nom, la gloire, et la liberté de la patrie ! » A ces derniers mots
Lamartine interrompu par des cris d’enthousiasme presque unanimes tomba de la
chaise qui lui servait de tribune dans les bras tendus de tous côtés vers lui !
La cause de la république nouvelle l’emportait sur les sanglants souvenirs
qu’on voulait lui substituer. Un ébranlement général secondé par les gestes de
Lamartine et par l’impulsion des bons citoyens fit refluer l’attroupement qui
remplissait la salle jusque sur le palier du grand escalier aux cris de
« Vive Lamartine ! Vive le drapeau tricolore ! »
Alphonse de Lamartine, Histoire
de la Révolution de 1848, Paris, 1849
Félix Philippoteaux, Lamartine
repoussant le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville, le 25 février 1848 (détail), Musée Carnavalet,
Paris.