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Pour ou contre les notes à l’école ?

Photo de Philippe MeirieuPhilippe Meirieu Professeur en sciences de l’éducation à l’université Lumière-Lyon 2

Ne pas s’en tenir à l’usage paresseux des notes que nous connaissons aujourd’hui

10 septembre 2012, 12:24

Il faut, tout d’abord, évidemment, distinguer « notation »et « évaluation ». La notation n’est qu’une modalité d’évaluation, parmi bien d’autres ; elle est apparue assez récemment et, sous sa forme « canonique »française (la note sur 20),

Il faut, tout d’abord, évidemment, distinguer « notation »et « évaluation ». La notation n’est qu’une modalité d’évaluation, parmi bien d’autres ; elle est apparue assez récemment et, sous sa forme « canonique »française (la note sur 20), reste assez rare dans le monde.

Sur la notation, nous disposons de nombreux travaux de docimologie : tous ces travaux sont convergents et montrent le peu de fiabilité d’une note (les écarts sont considérables d’un correcteur à l’autre et, aussi, selon le rang de correction chez un même correcteur ; les notes varient en fonction des informations dont le correcteur dispose sur l’élève qu’il note, etc.).

De plus, on peut légitimement s’interroger sur la manière dont on manipule les notes : quelle logique permet-elle d’additionner des notes portant sur des exercices différents, a fortiori de considérer qu’un 12 en physique peut rattraper un 7 en histoire ?

Par ailleurs, sur le plan purement statistique, nous savons aujourd’hui que la note sur 20 incite très fortement les enseignants à reproduire systématiquement la courbe de Gauss (dite « courbe normale »)qui place un tiers des élèves entre 4 et 8, un tiers entre 8 et 12 et un tiers entre 12 et 16. Cette tendance est si forte qu’on observe que, même si tous les élèves d’une classe ont un même niveau en début d’année scolaire, il suffit d’un trimestre pour qu’ils se répartissent « naturellement » sur la courbe de Gauss.

Enfin, il faut dénoncer le caractère particulièrement laxiste de la notation : dans trop de cas, un mauvais devoir est payé d’une mauvaise note et l’on en reste là, sans vraie perspective de progression.

Mais, autant la notation traditionnelle est discutable, autant une évaluation précise et rigoureuse est nécessaire. C’est un droit pour l’élève et une condition pour sa dynamique d’apprentissage. Pour évaluer, on peut utiliser les notes, mais il faut, alors, prendre des précautions élémentaires. Pour ma part, je note toujours deux fois : une première fois quand on me rend la copie et en assortissant ma note de trois conseils pour améliorer le travail, une deuxième fois après que l’élève ou l’étudiant a retravaillé son devoir. Et c’est, bien évidemment, la deuxième note que je retiens.

Mais on peut aussi évaluer en se passant des notes. La pédagogie institutionnelle utilise, en primaire, le système des « ceintures de judo »: il y a différents niveaux dans différents domaines et l’élève est invité à passer la ceinture de niveau supérieur quand il se sent prêt. Dans l’enseignement supérieur, on a beaucoup utilisé les « unités de valeur »ou « unités capitalisables » : c’est une très bonne formule car cela permet une personnalisation des parcours et une modularisation des enseignements. On pourrait parfaitement l’utiliser dans l’enseignement secondaire et, même, faire passer le baccalauréat ainsi : on obtiendrait l’examen par combinaison d’unités de valeurs acquises selon un rythme adapté à chacun et sans redoublement inutile.

Au total, la question de l’évaluation renvoie à la fonction que nous voulons donner à l’institution scolaire : trier ou faire progresser. Selon le choix que nous faisons, nous utiliserons différemment l’évaluation. Si l’on veut que l’école fasse progresser les élèves, il faut repenser l’évaluation... et ne pas s’en tenir à l’usage paresseux des notes que nous connaissons aujourd’hui.

 

Photo de Le CamarguaisLe Camarguais

L'élitisme existe et c'est heureux

06 septembre 2012, 19:04

Rien de bien nouveau chez les socialistes. Déjà dans les années 80 lorsque le PS détenait l'exécutif, les non-qualifiés étaient considérés comme les victimes de leur origine sociale. Les socialistes ont alors voulu modifier les critères du [...]

Rien de bien nouveau chez les socialistes. Déjà dans les années 80 lorsque le PS détenait l'exécutif, les non-qualifiés étaient considérés comme les victimes de leur origine sociale. Les socialistes ont alors voulu modifier les critères du choix ainsi que les matières sur lequel il portait pour le remplacer par on ne sait quelle évaluation subjective du potentiel intellectuel, manuel, technique, de chaque adolescent. Le rapporteur, après avoir condamné l'élitisme de la formation qui résulte de la suprématie de l'enseignement des mathématiques, a regretté que "nombre de lycées fonctionnent à coup de notes et de conseils de classe et que les examens soient la clef de voûte du système". Ces regrets manifestement insuffisants étaient de surcroît fâcheusement démagogiques. Ce débat n'est donc pas nouveau. Il y a toujours eu des notes et je souhaite que cela continue ainsi. La démagogie n'a pas sa place à l'école.

 

Photo de Véronique ServatVéronique Servat

La réflexion ne doit pas se limiter aux notes, il faut repenser l'évaluation

06 septembre 2012, 14:50

Cela fait effectivement quelque temps que le système scolaire est pointé du doigt sur la question des notes. Trop stigmatisantes pour certains, masquant des consignes de corrections fantaisistes et ultra-valorisantes pour d'autres, la notation [...]

 

Cela fait effectivement quelque temps que le système scolaire est pointé du doigt sur la question des notes. Trop stigmatisantes pour certains, masquant des consignes de corrections fantaisistes et ultra-valorisantes pour d'autres, la notation du travail des élèves doit être questionnée.

Fondamentalement, opter pour une notation par lettres, ou par smileys (pour les systèmes la version la plus infantilisante) ou par couleurs ne change pas grand chose. Que le travail d'un élève reçoive 5 mauvaises notes sur 20 ou 5 lettres D consécutives c'est un peu du pareil au même.

Du côté des professionnels de la profession, depuis la loi Fillon sur le socle commun des compétences et connaissances, le collège en particulier, est entré dans un double système de notation : celle classique par les notes, et celle de la validation de compétences par un système d'acquis/non acquis. Cela appelle plusieurs remarques:

- à multiplier les évaluations et les formes de notations, enseignants et élèves finissent par étouffer dans cette "évaluationnite" aiguë. On a l'impression de ne plus faire que ça, et l'importance que prend l'évaluation finit par imposer une vision de l'apprentissage et de l'enseignement très utilitariste.

- parmi les compétences évaluées, il y en a un certain nombre qui relèvent de ce qu'on appelle les "savoir être". Il y a alors un glissement de la focale qui s'opère car alors on n'évalue plus le travail de l'élève mais sa personnalité, ses goûts et sa capacité à se conformer à un comportement prescrit (par exemple on demande au prof d'histoire-géo-éducation civique de valider dans le pilier 7 la compétence "respecter des comportements favorables à sa santé et sa sécurité ou encore dans une autre partie la sensibilité de l'élève face à une oeuvre d'art--sous entendant ainsi qu'on ne peut rester indifférent devant l'une d'entre elles).

Il y a donc une nécessité en l'état actuel des choses de clarifier la chose : que note-t-on ? quand note-t-on? pourquoi?

Le système de notation actuelle n'est pas satisfaisant et surtout il évalue trop : le nombre de documents portant notes qu'un enseignant doit remplir à la fin de la scolarité d'un élève de 3° atteint un stade kafkaïen (contrôle continu du brevet, bulletins, note de vie scolaire, note d'histoire des arts, livret de compétence et j'en oublie sans doute).

On doit pouvoir l'améliorer en variant les formes de l'évaluation et ce qu'on évalue (oral, écrit, savoirs, savoirs faire, travail ponctuel, travail sur le long terme, travail de recherche, travail de restitution). Par contre, la démultiplication des évaluations et surtout le fait qu'on évalue autre chose que ce qui est relatif strictement au travail de l'élève me parait être une dérive extrêmement préjudiciable à l'enseignement. Elle en tue la saveur en réduisant l'apprentissage à un système de gavage sanctionné de façon systématique (avec des effets secondaires désastreux qui sont notamment que tout travail non noté est négligé), et en pénalise le travail enseignant qui est de plus en plus émietté en une multitude de tâches dont certaines n'ont absolument aucun sens.

Photo de Didier EpsztajnDidier Epsztajn

Résolument contre la notation : noter c'est entrer par effraction dans le mouvement de la pensée

09 septembre 2012, 18:01

J'ai choisis une phrase extraite d'un ouvrage publié par le GRDS sur l'école commune.

Il faut en finir avec la compétition et le classement des individu-e-s, la course à être le premier-e, il suffit d'évaluer les apprentissages.

Photo de Loreley GuyotLoreley Guyot

Les notes sont une partie importante de l'école. Pourquoi venir apprendre et faire des efforts si il

11 septembre 2012, 17:08

En tant qu'élève j'ai toujours vu cela comme ça. Apprendre pour être le meilleur de la classe, pour être bien vu de tous, pour avoir un bon dossier et choisir une bonne école.
Si l'on change cela, quelle est la motivation ?
Du point de vue du [...]

En tant qu'élève j'ai toujours vu cela comme ça. Apprendre pour être le meilleur de la classe, pour être bien vu de tous, pour avoir un bon dossier et choisir une bonne école.
Si l'on change cela, quelle est la motivation ?
Du point de vue du parent, ma fille n'est qu'en maternelle et les A qu'elle me rapportent me rendent fière car cela veut dire qu'elle assimile très bien ce qu'on lui apprend.

Luke Sky, Aventurier, GlobeTrotter, Provocateur, Kitesurfer, Skater, Skydiver et Emmerdeur

la notation est un debat futile et mineur

10 octobre 2012, 14:55

L'important est de trouver un moyen de motivé et d’intéressé les enfants, d’éveiller leur curiosité naturelle. si les cours sont chiant a mourir, que les note soit sur 20 ou sous forme de A B C, ça changera pas grand chose, les même enfants [...]

L'important est de trouver un moyen de motivé et d’intéressé les enfants, d’éveiller leur curiosité naturelle. si les cours sont chiant a mourir, que les note soit sur 20 ou sous forme de A B C, ça changera pas grand chose, les même enfants resterons en échec scolaire, et les même réussiront. Tout les enfants sont curieux, demande comment on fait les bébé, pourquoi le ciel est bleu, c'est quoi les étoiles et comment vole les avions et flotte les bateaux. Par contre tout les enfants se foute de savoir pourquoi "toujours" prend toujours un S" de la conjugaison du passé composé, de la manière de diviser manuellement ( sérieux qui fait encore des div manuelle au temps des smartphone ? ) ou du calcul de primitive et de dérivée.

apprenons déjà des choses intéressante aux enfants juste histoire d’éveiller leur curiosité, et quand ils serons plus curieux et avide de connaissance, alors on pourra commencer a leur apprendre des chose un peu plus chiante, a conditions de savoir amener ça de manière ludique et interescente.

quand on choisira les prof sur leur pédagogie, sur leur manière d’intéressé leur public, plutot que sur leur connaissance et leur qualité de dissertation, on aura ptetre moins d'echec scolaire.

autant dire c'est pas demain la veille, pour le moment nos enseignant sont des têtes, des chercheur, alors que ça devrai être des conteurs tels que ceux qu'on vois en colonie de vacance qui sont capable de faire taire un groupe de 50 enfant rien qu'en racontant une histoire.

 

Photo de Yves LE DucYves LE Duc

DES NOTES OUI, MAIS A PARTIR DE QUAND ET POUR QUOI FAIRE ?

10 octobre 2012, 17:29

Des notes à l'école : pour ou contre ?

Ainsi posé, le débat est un peu faussé.

Les notes n'ont d'intérêt que si elles constituent une aide supplémentaire pour l'élève.

Il n'est donc guère utile de les promouvoir dans le primaire.

Des notes à l'école : pour ou contre ?

Ainsi posé, le débat est un peu faussé.

Les notes n'ont d'intérêt que si elles constituent une aide supplémentaire pour l'élève.

Il n'est donc guère utile de les promouvoir dans le primaire. Sauf à considérer qu'à cet âge, les enfants sont déjà capables de voir les notes autrement que comme des sanctions.

L'école doit surtout développer l'AUTO-EVALUATION . Mais cela ne signifie pas la fin des notes.

Il ne faut pas jeter l'eau de l'évaluation avec le grand bain de la machine à noter.

Photo de Marianne GasselMarianne Gassel

Pour une évaluation à la fois précise,compréhensible et favorable à l'évolution de l'apprenant

10 septembre 2012, 15:08

Le but d'une évaluation en cours de route est bien d'aider l'apprenant à évoluer, à apprendre mieux et plus efficacement. On ne lui a pas de mandé de venir à l'école en connaissant déjà tout d'avance. On ne peut pas non plus lui demander de [...]

Le but d'une évaluation en cours de route est bien d'aider l'apprenant à évoluer, à apprendre mieux et plus efficacement. On ne lui a pas de mandé de venir à l'école en connaissant déjà tout d'avance. On ne peut pas non plus lui demander de savoir comment apprendre tout ce qu'il a à apprendre.

Chaque personne fonctionne à sa manière spécifique et donner une recette valable pour tous n'a aucun sens. Chacun a également des rythmes d'apprentissage différents pour l'une ou l'autre chose. Mettre tout le monde dans les mêmes conditions de contrôle et évaluer tout le monde de la même manière comptabiliste n'exprime en rien une réalité du processus d'apprentissage de la personne et encore moins un soutien qui lui permette d'aller plus loin.

J'estime par ailleurs que remplacer les notes par des appréciations en lettres n'avancent en rien les choses. D'ailleurs les enfants sont les premiers à explique: "j'ai B, ça signifie 7 ou 8/10". Et que savons-nous de plus qu'avec les chiffres ? Absolument rien !

Il y a, par contre, des écoles à pédagogie alternative, comme les écoles Decroly et Steiner dans lesquelles l'enseignant décrit avec des mots ce que l'élève maîtrise et où il a besoin d'être soutenu. Alors, évidemment, ça prend plus de temps que d'écrire "Français: 6/10. Mais par contre, c'est une évaluation qui a un sens et qui permet de voir sur quel plan on peut aider l'enfant. Il y a aussi l'approche québécoise de l'évaluation par porte-folio qui commence à se répandre ici (en Belgique) et permet d'évaluer à partir de vraies productions et auto-analyses de production par exemple.

Quant aux évaluations certificatives, elles se doivent de répondre à la question "L'élève ou l'étudiant est-il capable d'accéder à un enseignement de niveau supérieur à celui-ci ?" Ou bien: "est-il capable de pratiquer le métier auquel il est appelé?" Et là, la mise en évidence d'un certain nombre de critères préalables permettra de plus facilement répondre à la question. Et, pour moi, cette évaluation, même si elle se traduit par un nombre, se doit de s'accompagner de mise en évidence de ce qui va et de ce qui est à améliorer et comment, sans quoi elle reste purement classificatrice mais n'apporte rien à la personne.

En conclusion, j'estime que l'évaluation, à chacune des étapes du parcours, se doit d'être un acte pédagogique au sens plein du terme qui permettra à l'apprenant d'évoluer par rapport à ses apprentissages, à sa vie et à lui-même.

Marianne Gassel

 

Photo de François JusFrançois Jus

Et les remplacer par des appréciations? Des commentaires? Des lettres?

06 septembre 2012, 15:31

Oui monsieur Peillon, on a bien vu que vous étiez ministre, du calme. La nouvelle mode veut que les enfants soient stressés en classe par les notes. Rien de nouveau.

Une note contribue à classer un élève par rapport à au travail fourni, et [...]

 

Oui monsieur Peillon, on a bien vu que vous étiez ministre, du calme. La nouvelle mode veut que les enfants soient stressés en classe par les notes. Rien de nouveau.

Une note contribue à classer un élève par rapport à au travail fourni, et ensuite, par rapport à ses camarades de classe. Je ne vois pas de raison qu'un élève qui a bien révisé une leçon échoue à un contrôle. De plus, elle permet une meilleure hiérarchisation du résultat.

Sinon, la remplacer par une note, comme aux Etats-Unis, la belle affaire! "M'man, j'ai eu un B+ aujourd'hui". Très pratique. La différence entre B+ et A-, moi je le vois pas!

Ou le coup des appréciations, un éventail de trois ou quatre : belle simplification pour l'enseignant, mais risque pour l'élève d'être dans une mauvaise catégorie.

Rien de mieux qu'une note : clair, net et précis!

Photo de Claude BoudennecClaude Boudenne

compétition contre collectif

11 septembre 2012, 17:14

L'influence de ce qui se passe à l'école dans le développement intime de nos jeunes est considérable.

Que cela soit contre, en rebelle, ou pour, en effort d'assimilation, l'écolier subit un effet impactant sur sa perception de lui-même.

 

L'influence de ce qui se passe à l'école dans le développement intime de nos jeunes est considérable.

Que cela soit contre, en rebelle, ou pour, en effort d'assimilation, l'écolier subit un effet impactant sur sa perception de lui-même.

Le principe des notes est délétére. Il fournit une fausse évaluation de lui-même à l'éléve ( même si ce n'est que son travail qui est sensé amener la note mais on nous apprend à nous identifier par notre 'faire' ) il instaure également , légalise, le principe de dépasser l'autre. L'acquisition du savoir devrait se faire dans une totale égalité et devrait être pensé non plus comme une compétition mais comme un partage. L'éducation aurait du réfléchir à l'encouragement vers les matieres préférées des éléves plutôt que de les rabaisser dans une mauvaise note dans une discipline non aimée de l'enfant. De même qu'il aurait du réfléchir à ne pas augmenter l'ego par une bonne note dans une matiére aimée.

Le principe de notation germé à l'école grandit jusqu'au délire avec la création des agences de notation telles que Moody's..............

Photo de Marlène ProstMarlène Prost

le système de notation actuel, néfaste pour l'ensemble de l'entourage de l'élève et pour lui même.

23 septembre 2012, 23:04

L'évaluation des acquis de l'enfant à l'école est indispensable à tous les âges, cependant, je pense que l'utilisation de la notation n'est pas un moyen satisfaisant pour les enfants, les parents et les instituteurs.

Psychologiquement, l'enfant [...]

 

L'évaluation des acquis de l'enfant à l'école est indispensable à tous les âges, cependant, je pense que l'utilisation de la notation n'est pas un moyen satisfaisant pour les enfants, les parents et les instituteurs.

Psychologiquement, l'enfant à besoin de se sentir valoriser et non pas d'être dévaloriser (système des notes) pour avancer dans ses apprentissages. De plus, la notation entraîne souvent des tensions entre les enfants doués et ceux en difficultés scolaires.

Les instituteurs, eux ne doivent pas se concentrer sur la note (perte de temps) mais plutôt sur ce que l'enfant n'a pas acquis et comment y remédier.

Par ailleurs, sans les notes actuelles, la relation parent-enfant s'en trouverait moins conflictuelle et de meilleure qualité car les notes à l'école sont souvent l'origine de disputes ou de blocages.

Pour finir, je pense qu'il ne faut pas oublier l'objectif premier de l'école qui est d'acquérir des apprentissages en vu de devenir un citoyen!

Des notes à l'école : pour ou contre ?

Ainsi posé, le débat est un peu faussé.

Les notes n'ont d'intérêt que si elles constituent une aide supplémentaire pour l'élève.

Il n'est donc guère utile de les promouvoir dans le primaire. Sauf à considérer qu'à cet âge, les enfants sont déjà capables de voir les notes autrement que comme des sanctions.

L'école doit surtout développer l'AUTO-EVALUATION . Mais cela ne signifie pas la fin des notes.

Il ne faut pas jeter l'eau de l'évaluation avec le grand bain de la machine à noter.

Photo de Jérôme SaltetJérôme Saltet

Pour un système d'évaluation juste, motivant et exigeant

12 septembre 2012, 12:15

Les notes à l'école présentent beaucoup plus d'inconvénients que d'avantages, et on peut les remplacer par d'autres systèmes d'évaluation plus performants.

L'avantage essentiel : c'est un repère universellement compris, dont les parents ont [...]

 

Les notes à l'école présentent beaucoup plus d'inconvénients que d'avantages, et on peut les remplacer par d'autres systèmes d'évaluation plus performants.

L'avantage essentiel : c'est un repère universellement compris, dont les parents ont souvent du mal à se passer.

Les inconvénients : les notes, vécues comme des sanctions, humilient plus souvent qu'elles ne motivent. Elles sont donc pour la plupart des élèves un frein à l'envie d'apprendre et un facteur de dégradation de l'estime de soi. Et il est très difficile de faire comprendre aux enfants comme à leurs parents qu'une note ne juge qu'un travail, jamais l'élève lui-même : "j'ai eu une mauvaise note, donc je suis nul !" Elles ne mesurent par ailleurs pas la véritable acquisition des connaissances. Que signifie 12/20 ? Que l'élève n'a pas acquis 40% de la notion évaluée ? Elles consomment un temps et une énergie formidables pour les enseignants comme pour les élèves, au détriment du temps consacré à l'acquisition. Elles focalisent l'attention des parents, au détriment d'éléments plus subtils et plus justes d'appréciation du travail des élèves (les parents demandent toujours "quelle note as-tu eue aujourd'hui ?", rarement "qu'as-tu appris aujourd'hui ?". Elles affichent une objectivité qu'elles n'ont jamais, car la note dépend toujours du lieu où elle est donnée et de celui qui la donne.

Pour autant, il n'est pas question de ne pas évaluer le travail des élèves. Mais de nombreuses solutions alternatives existent, testées en France comme ailleurs avec succès. Avec André Giordan, dans notre livre "Changer le collège, c'est possible", nous recommandons par exemple d'utiliser le système des "UCS", Unités de Compétences et de Savoirs, qui mesurent l'acquisition réelle et complète des éléments du programme. Un système d'évaluation proche de celui-ci est utilisé en ce moment à l'internat d'excellence de Montpellier, un logiciel permettant de renseigner finement l'état d'acquisition par chaque élève de toutes les notions dans toutes les matières. Un tel système s'avère à la fois plus exigeant, plus motivant et plus juste.

Et il est toujours possible de garder pour de rares occasions un peu plus solennelles (un examen blanc, par exemple) le système classique de notation, ce qui permet de préparer les élèves aux examens nationaux.

Photo de Florence MeyerFlorence Meyer

Ne pas noter ou en ajoutant des points pas en en retirant

12 septembre 2012, 14:33

L'important est de donner l'envie d'apprendre et de donner un sens à l'apprentissage. Au primaire Il n'est pas utile de noter, il est important de lui apprendre à donner un sens à ce qu'il fait à l'école. Plus tard en CM2 par exemple on peut [...]

 

 

L'important est de donner l'envie d'apprendre et de donner un sens à l'apprentissage. Au primaire Il n'est pas utile de noter, il est important de lui apprendre à donner un sens à ce qu'il fait à l'école. Plus tard en CM2 par exemple on peut noter ce que l'on apprend en ajoutant des points et non en en retirant. Une notion apprise est notée quand elle est connue uniquement. Un élève qui a des points est un élève qui sait. Ainsi l'élève réclamera des notes ! Il est important également de savoir faire un apprentissage "gratuit". C'est la même chose que de valoriser le bénévolat.nous donnons et recevons sans pour autant être payé, c'est souvent un bonheur. Un élève qui apprend se donne gratuitement.

Quand aux parent sil est normal qu'ils veuillent des notes mais ceci est très perturbant dans la relation parent enfant. Il s'instaure une course à la moyenne et aux bonnes notes même chez les ados qui travaillent bien mais ceci ne résout pas le problème de l'incertitude d el'avenir. La note n'a plus le sens d'autrefois

Des notes à l'école : pour ou contre ?

Ainsi posé, le débat est un peu faussé.

Les notes n'ont d'intérêt que si elles constituent une aide supplémentaire pour l'élève.

Il n'est donc guère utile de les promouvoir dans le primaire. Sauf à considérer qu'à cet âge, les enfants sont déjà capables de voir les notes autrement que comme des sanctions.

L'école doit surtout développer l'AUTO-EVALUATION . Mais cela ne signifie pas la fin des notes.

Il ne faut pas jeter l'eau de l'évaluation avec le grand bain de la machine à noter.

Photo de Rachid MarrouchiRachid Marrouchi

L’examen national pris comme modèle : Un désastre pour nos écoles.

20 mars 2013, 15:04

La volonté d’égalité de valeur des diplômes sur le territoire entier est légitime, même louable. Telle qu’elle s’exprime, hélas, elle génère des fonctionnements d’une rigidité excluante pour tous les enfants ne correspondant pas tout au long de

La volonté d’égalité de valeur des diplômes sur le territoire entier est légitime, même louable. Telle qu’elle s’exprime, hélas, elle génère des fonctionnements d’une rigidité excluante pour tous les enfants ne correspondant pas tout au long de leur scolarité au concept de « l’enfant »(soit l’immense majorité), et place les enseignants face à un choix cornélien : choisir de sacrifier quelques élèves et avancer à coup sûr ou tenter d’avancer avec tous et risquer le naufrage de chacun. Sur le même principe, l’examen national tel que nous le pratiquons donne le « La », de manière désastreuse, à l’évaluation dans les classes.

L’évaluation dans l'examen national

Des examens nationaux identiques sur tout le territoire nécessitent des corrections identiques sur tout le territoire. Mais autant est-il assez simple (pour peu d’être très organisé) d’envoyer des examens strictement identiques une fois l’an à des centaines de milliers d’étudiants, autant il est impossible de faire corriger ces centaines d’examens par des correcteurs identiques. En effet, la valeur d’un devoir est très subjective. Il faut donc définir une grille d‘évaluation : présence de tel élément égale +1 point, absence de tel autre égale -1 point, plus de 10 fautes d’orthographe égale -2 points, pertinence +5 points, etc. Nous ne sommes pas ici dans l’absolue objectivité (sur quelle grille de critères pourrait-on évaluer objectivement « la pertinence », par exemple ?), tout cela laisse forcément une part à la subjectivité du correcteur. Cependant, pour éviter de trop grandes disparités les copies passent par plusieurs correcteurs. De plus dans un souci d’impartialité et d’équité les copies sont rendues anonymes par les candidats.

Ces méthodes d’évaluation sont pertinentes dans le cadre diplômant et les échelles énormes d’examens nationaux.

L'évaluation pédagogique

L’évaluation pédagogique quant à elle n’a rien à voir avec ce genre de pratique, elle permet de recueillir des informations concrètement utiles dans les pratiques de transmission.

Le pédagogue peut, grâce à elles, évaluer ce qui a été «reçu » par l’apprenant afin de pouvoir dans un second temps revenir sur les points qui n’ont pas été assimilés.

Cela lui permet aussi de mesurer les « outils » les plus développés de l’apprenant : se sert-t-il plus de son sens logique ? De sa mémoire ? De son imagination ? De son sens pratique ? De sa capacité de concentration ? etc. Le pédagogue peut ainsi, d’une part, adapter sa pédagogie et, d’autre part, encourager le développement des autres « outils » de la manière appropriée et avec la progression adaptée. En effet, un élève avec un très grand sens logique aura tendance à ne pas développer sa mémoire, la consigne « apprendre par cœur une poésie » par exemple le mettra en grande difficulté si elle n’est pas accompagnée d’une explicitation de la méthode de l’ « apprentissage par cœur » (l’inviter à lire 10 fois la poésie à voix haute chaque soir par exemple). Un élève qui a une excellente mémoire ne verra aucune difficulté à l’exercice et la consigne seule lui suffira amplement, peut-être sera-t-il moins à l’aise avec des exercices de créativité par exemple ou pour la résolution de problème nouveau, ce à quoi le pédagogue palliera en encourageant/accompagnant les premiers pas dans la démarche créative et/ou de résolution de problème. Il est plus que rare de voir un élève possédant «naturellement » à l’entrée en primaire un équilibre parmi ces « outils » (dont tous dispose).

L'évaluation dans nos écoles: une succession de mini-examens nationaux

Il est dommage que, souvent dès l’école primaire, dans nos classes l’évaluation ne soit pas au service du pédagogue dans l’intérêt de l’apprenant mais une succession de mini-examens-nationaux à l’échelle d’une classe hiérarchisant les élèves les uns par rapports aux autres.

Le moment où se situe l’évaluation dans l’enchaînement des chapitres du programme est l’un des révélateurs de cet usage de l’évaluation: le« contrôle » se situant à la charnière entre deux chapitres, il ne peut servir à l’ajustement de la pratique pédagogique afin de permettre un retour sur les points non-assimilés. De quelle façon, dans ce contexte, les informations recueillies lors de la correction pourraient-elles être utilisées si ce n’est en créant une hiérarchisation entre premiers et derniers comme lors d’un mini-examen-national? (Une pratique marginale consistant même à lancer les évaluations de manière massive sur les élèves en fin de trimestre peu avant le conseil de classe.)

D’ailleurs, l’évaluation en « +1/-1 » sur la base d’une «grille d’évaluation » prédéfinie est également souvent remplacée par une notation « -1/-1 » sans grille d’évaluation : les défauts et erreurs étant sanctionnés de la perte de point, les qualités du devoir ne faisant l’objet d’aucun point supplémentaire. Dans ce système, un devoir de génie à 90% possédant 10% de fautes grossières peut assez facilement être noté 5/20 (voir moins).

L’absence d’une « grille d’évaluation » précise pour la correction des devoirs notés et l’absence de méta-évaluation (évaluation des pratiques d’évaluation) dans nos écoles mènent également à une partialité de notre système éducatif. Pour exemple, une étude s’intéressant aux différences de notations entre filles et garçons (les filles étant « statistiquement meilleures élèves » que les garçons). D’après cette étude, cette différence s’explique par l’appréciation de la personnalité (par le professeur) influant sur la notation, les filles étant plus souvent associées à l’archétype du bon élève (attentif, sans agitation…etc.), les deux genres n’ayant pas de différences réelles de compétence scolaire ou de capacité. C’est sur cette même dynamique probablement que les élèves des milieux populaires sont sous-représentés dans les filières Scientifique et Littéraire au lycée ainsi que dans le post-Bac et sur représentés dans les filières professionnelles et dans l’apprentissage. Les filles étant, quant à elles, de manière assez flagrante sous représentées dans les filières scientifiques et surreprésentées dans les filières littéraires.

Conclusion :

Au travers des méthodes de correction de l’examen national est estimée l’acquisition d’une certaine étendue de connaissances et d’un niveau de compétences. Il est un outil d’analyse pour la reconnaissance claire par la société des compétences et connaissances d’un individu, cet outil remplit sa fonction du mieux qu’il peut et n’a aucune d’ambition pédagogique.

Seulement ces mêmes méthodes de corrections sont utilisées dans les classes à des échelles 20 000 fois moindre et sans aucun des garde-fous qui garantiraient l’impartialité (corrections “aveugles”, doubles corrections, grille d’évaluation).

La structure même des programmes couplée dans les classes à ces méthodes d’évaluation inadaptées, car trop inspirées de l’examen national, font mécaniquement de notre système scolaire un outil de discrimination et de hiérarchisation des élèves. Dans ce contexte, les aménagements de rythme de la semaine des élèves, du contenu du programme qui leur est proposé (même l’effort louable sur l’écriture/la lecture et le calcul en primaire), les politiques de soutiens spécifiques aux élèves en « échec scolaire » ne peuvent avoir qu’un impact faible sur l’efficacité du système scolaire en tant que structure de transmission de méthodes, compétences et connaissances aux jeunes générations.

 

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