FERNAND
Garçon, s'il vous plaît ! Je voudrais un café-crème avec deux croissants. LE GARÇON :
je m'excuse, monsieur, on n'a plus de croissants. FERNAND -.
Ah ! Ben, ça ne fait rien. Vous allez me donner tout simplement un café
alors, un petit café, avec deux croissants. LE GARÇON:
Mais... je me suis mal exprimé. je viens de vous dire que nous n'avons plus
de croissants. On s'est laissé
surprendre, ce matin, et on n'a plus du tout de croissants. FERNAND :
Ah ! Ça change tout, alors là . Ça change tout ! Tenez, je vais prendre autre
chose alors. Donnez-moi un verre de lait. Vous avez du lait ? Eh bien, donnez-moi un
verre de lait, alors, avec deux croissants. LE GARÇON
: je viens de vous dire que nous n'avions plus de croissants ! Des brioches,
oui, mais des croissants, non. C'est
terminé les croissants... FERNAND :
Faut pas vous énerver pour ça! Mais ça fait rien ! Écoutez, je vous félicite
de votre conscience professionnelle... je prendrai autre chose, n'importe
quoi : je suis pas le client embêtant, moi je prendrai ce que vous voulez, je
peux pas mieux vous dire : je sais pas moi, du thé, du chocolat au lait...
Vous avez du thé ? Donnez-moi une petite tasse de thé, alors, avec deux
croissants. (Un client
interpelle Fernand.) LE CLIENT
: Mais dites donc, vous en avez pour longtemps à embêter ce garçon, vous, là
? FERNAND :
Hein? LE CLIENT
: Ça fait dix minutes que je vous observe depuis le début. Qu'est-ce qui vous
prend d'embêter un garçon pendant son travail ? FERNAND :
je vous connais pas, vous ! je suis client, hein ? J'ai bien le droit de
commander ce que je veux, moi ! je m'occupe pas de ce que vous commandez,
vous ! Un client il a le droit... LE CLIENT
: Ah ! Vous êtes client ! Moi aussi je suis client. Taisez-vous, monsieur. Vous devriez avoir honte d'embêter un
garçon pendant son travail.
Taisez-vous. Se tournant vers
le garçon : Laissez-moi vous dire que vous avez de la patience. Parce que moi, garçon, si j'avais été à
votre place, il y a longtemps que j'aurais pris les deux croissants et que je
les lui aurais foutus sur la gueule. |